Les compagnons du devoir

Reconnue d’utilité publique, l’association loi 1901 « les compagnons du devoir » réunie près de 15 000 adhérents et forme chaque année près de 10 000 jeunes dans les CFA et Maisons de Compagnons, en France et dans une quarantaine de pays. M. Daniel Le Stanc, Responsable Communication de l’association, nous éclaire sur cette association, son rôle et ses objectifs.

Comment sont nés les Compagnons du Devoir ?

Le document le plus ancien évoquant les Compagnons du Devoir date du XVème siècle.
On sait que les Compagnons allaient de villes en villes pour participer à l’édification des constructions majeures : une base fondamentale était posée, celle du voyage.

Quel est le rôle de cette association ?

Notre association a pour objectif principal de favoriser l’épanouissement professionnel et culturel de jeunes apprentis et professionnels venus vers nous pour apprendre un métier.
Notre système de formation repose sur la transmission et la mobilité en France et dans le monde, ce qui permet de vivre de riches expériences professionnelles.

Comment devient-on compagnon du devoir ?

On devient Compagnon du Devoir en voyageant, notamment à travers notre réseau de Maisons qui sont toutes des lieux de rencontre et de transmission des savoir. Parce que la transmission et le partage sont aussi des valeurs fondamentales du Compagnonnage.

Selon vous, quelles sont les compétences/motivations nécessaires pour devenir compagnon ?

Un jeune qui devient Compagnon est un jeune qui a compris qu’on n’a jamais fini d’apprendre et qu’il y a dans toute vie quelques principes simples à respecter afin de poursuivre son propre épanouissement personnel.
Les lois de la nature et tout ce qui permet le respect des autres et de soi-même en sont les bases.

Comment a évolué l’association depuis sa création ?

Il ne pourrait y avoir de Compagnonnage sans les métiers. L’histoire de l’Association est donc liée à celle des métiers : des métiers disparaissent, d’autres naissent ou évoluent… aussi l’effectif des corps de métiers varie avec celle de leur activité. Récemment par exemple, trois métiers ont rejoint l’association : les électriciens, les peintres et les jardiniers-paysagistes.
Et les jeunes femmes sont de plus en plus nombreuses à souhaiter exercer des métiers qui ne les attiraient pas il y a encore une dizaine d’années !

A quels métiers est-on formé chez les compagnons ?

Nos métiers requièrent tous un savoir-faire, un tour de main. Ce principe fondamental les rattache à la grande famille des métiers ouvriers, du côté de ceux qui œuvrent.
Mais le Compagnonnage revendique une communion de la main et de l’esprit, qui permet à l’individu de s’épanouir selon les deux composantes inhérentes à chacun : la part intellectuelle et la part manuelle.
Nos métiers sont bien sûr ceux du bâtiment, charpente-construction bois, couverture, électricité, maçonnerie, métallerie, plomberie-chauffage, taille de pierre, mais aussi de l’agencement-décoration, ébénisterie, jardin et paysage, menuiserie, peinture, plâtrerie, sans oublier ceux que le public connaît moins comme la métallurgie, chaudronnerie, carrosserie-construction, forge industrielle, maréchalerie, mécanique de construction et de précision, sans oublier les métiers des cuirs et textiles, cordonnerie-botterie, maroquinerie, sellerie, tapisserie et pour finir ceux de l’alimentation : boulangerie, pâtisserie et tonnellerie.

Quelles sont, selon vous, les principales forces de l’apprentissage ?

Nos résultats très satisfaisants en ce qui concerne l’intégration de nos apprentis dans les métiers proviennent vraisemblablement d’une part de leur formation en alternance où nous privilégions de longues périodes en entreprise où les jeunes sont intégrés à la production et confrontés ainsi aux réalités du métier, et d’autre part de l’ambiance propice à l’étude et de l’accompagnement qu’ils trouvent dans nos maisons lors de leurs stages pratiques et théoriques.

En cette période de crise, les compagnons trouvent-ils rapidement du travail ? Est-ce un avantage lors de l’embauche ?

La qualification des jeunes Compagnons et leur polyvalence due aux expériences de la mobilité en font des hommes de métier recherchés par les entreprises.
En période de crise, ces capacités sont particulièrement appréciées par les employeurs, mais une entreprise, qui ne serait plus en mesure d’assurer ses salaires, ne peut garantir d’emploi à qui que ce soit…

Un petit mot pour conclure ?

Il est temps de révoquer les idées reçues : à l’aube du troisième millénaire, même si leurs racines les plongent dans des siècles de savoir-faire, les Compagnons pratiquent leurs métiers dans des entreprises du tissu économique contemporain ; techniques et technologies de pointe sont donc leur quotidien !

M. Daniel Le Stanc, l’équipe de rédaction d’Espace-Artisanat vous remercie pour le temps que vous lui avez accordé et rappelle que les prochaines portes ouvertes de l’association auront lieu les vendredi 30, samedi 31 janvier et dimanche 1er février.

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